Totalfina et ma fille cadette : deux naissances pour le prix d’une
Publié le 01 mars 2019, modifié le 25 mars 2019
3 questions… sur les fusions TOTAL FINA & ELF…
Quelle activité exerciez-vous au moment de la fusion et au sein de quelle entité ?
Je suis un « ex-Total » comme on disait à l’époque. En 1998, au moment de la première fusion Total-Fina, j’étais ingénieur en charge du développement des nouveaux produits bitumes sur la FrancePays FranceShow more et l’Europe au sein de la direction Produits Noirs de Total à Paris La Défense. En plus de cette responsabilité de développement marketing, je représentais l’activité bitumes de Total auprès des organismes de normalisation et de lobbying aux niveaux français et européen.
Comment avez-vous appris la fusion ?
La première fusion (Total-Fina), je l’ai apprise en écoutant la radio, un lundi soir à la fin d’un long week-end de novembre 1998, marqué par la naissance de ma fille cadette deux jours plus tôt. Vous imaginez : deux naissances pour le prix d’une, ma fille et mon entreprise ? À vrai dire, on n’y croyait pas, car on pensait que Total n’avait pas les moyens de racheter Fina. On pensait plutôt à une fusion Elf-Fina !
Alors, quand j’ai appris quelques mois après, la deuxième fusion (TotalFina-Elf), j’étais sidéré qu’on puisse absorber une entreprise de cette taille ! Je n’oublierai jamais, quand je suis arrivé au bureau ce lundi matin de juillet 1999, l’allocution de notre président Thierry Desmarest annonçant calmement l’offre publique d’échange sur Elf Aquitaine.
Dans une période de mégafusions entre majors encouragées par la chute des cours du pétrole, la création d’un groupe français de taille mondiale face à BP-Amoco-Arco ou Exxon-Mobil, pour ne citer qu’eux, a été un immense soulagement. De plus, cette deuxième fusion élargissait considérablement le périmètre de nos produits à commercialiser !
Quel est le souvenir le plus marquant que vous conservez de cette période ?
Les souvenirs qui me reviennent à l’esprit datent en fait d’avant la fusion tout en la préfigurant. Ainsi, je m’occupais notamment de la communication technique pour les bitumes de Total et faisais entre autres passer de la pub dans la presse professionnelle. Un jour, je demande à une agence de communication de réaliser un 4-pages et celle-ci me propose pour illustrer l’activité une très jolie photo d’un camion-citerne qui transportait du bitume…en arborant un magnifique logo Elf ! On a dû tout pilonner pour choisir une photo de camion avec un logo Total.
Un autre souvenir… Après le tragique incendie du 24 mars 1999 dans le Tunnel du Mont Blanc, il a fallu refaire la totalité de la chaussée. Et là, bien qu’étant Total, je me suis battu pour qu’on propose un bitume-polymère à très haute performance, développé par les chercheurs de Elf Aquitaine. Et c’est ce même bitume, dur et résistant, qu’on trouve probablement aujourd’hui encore dans le tunnel !
Vous souhaitez partager votre expérience en lien avec ce témoignage ?
comment-outlineVous avez également contribué à l’Histoire de Total ? Partagez votre témoignage !
comment-outline