Rien de mieux qu’un nouvel ERP pour réussir une fusion !
Publié le 23 avril 2018
2000, c’est l’année de la fusion. Cette dernière, sera-t-elle une success-story économique et humaine ou un cuisant échec ? L’histoire économique a montré, qu’en la matière, rien n’est gagné d’avance... Fort heureusement, de bons signaux sont très vite envoyés avec, notamment, un bel équilibre dans la composition des équipes managériales. Mais réussir une fusion au sommet de l’entreprise ne présage pas de son succès dans les opérations et le business au quotidien...
Et si l’élaboration d’un nouveau système d’information commun, partout en Europe, et pour tous les métiers de la branche Raffinage Marketing était la solution ? Derrière ce projet d’ERP, il y a cette volonté de catalyser les énergies pour partager le meilleur de Total, Elf et Fina. Doté d’un budget conséquent ce projet majeur a vocation à être déployé auprès de 30 000 utilisateurs. A l’époque, c’est le 2ème plus grand déploiement monde pour SAP. En tant qu’expert métier Commerce général, Logistique, je suis propulsé Chef de projet informatique pour harmoniser les systèmes d’information de la branche en embarquant toutes ses entités. Sur le coup, j’avais plutôt mal vécu cette nomination pour la simple raison que l’informatique ne m’intéressait pas du tout et que je n’y connaissais rien. On m’avait alors répondu « Justement, c’est parce que tu connais très bien le métier du Commerce général, de la Logistique et pas l’informatique que ton profil est intéressant ». Le défi était d’autant plus grand que les anciens d’Elf étaient encore échaudés par l’échec d’un chantier équivalent.
Ma mission, que j’avais donc acceptée à reculons, sera finalement une belle expérience. Elle durera de 2001 à 2006. Dans un premier temps, mon job a consisté à prendre mon bâton de pèlerin pour écouter et recueillir les attentes des métiers, faire converger leurs besoins et prendre le meilleur de chacun... pour écrire un cahier des charges commun. L’enjeu était surtout de réussir à faire travailler ensemble des gens aussi différents qu’un anglais, un allemand, un belge, un néerlandais, un italien, un espagnol, un français... et de leur donner envie de partager ce qu’ils font. A ce propos, mieux ne vaut ne pas utiliser les mêmes arguments, par exemple, avec un allemand et italien ! Les ingrédients de la réussite de ce projet ? Avoir une excellente connaissance du métier, développer une bonne écoute et faire preuve d’une grande patience. Au-delà de cet ERP, c’est un peu de la réussite de la fusion qui se jouait. Il permettait de la rendre effective sans la décréter. De ce point de vue, l’objectif a été atteint. D’ailleurs, c’est bel et bien en rigolant qu’on dit, aujourd’hui, être un ancien Elf, Fina ou Total. Personnellement, j’ai beaucoup appris à gérer cette résistance au changement, si humaine et si variable selon les pays et, à la fin, de voir des personnes rétives ou dubitatives vous remercier. Ce fut aussi l’opportunité pour me tisser un beau réseau au sein de la branche. Quant à l’outil, « Template Europe », il est toujours en place en 2018.
C’est donc que la mayonnaise a bien pris.
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