Merci à Monsieur Thierry Desmarest pour son audace stratégique et visionnaire !

3 questions… sur la fusion TOTALFINA et ELF…

Comment avez-vous appris la fusion ?

Je suis arrivée vers 07:30 ce matin-là à Michelet où je travaillais comme documentaliste au sein de la direction documentation et archives de Total. Il y avait des écrans qui annonçaient une OPA sur Elf. On se regardait interloqué en se disant « On n’a même pas eu le temps de digérer Fina ! ». Je nous revois immobiles et muets devant les écrans. On lisait et relisait l’annonce dans un silence complet, sans y croire.

Moi qui baignais dans le baril depuis que j’étais petite, j’avais toujours entendu mon père parler d’une fusion de Elf sur Total, mais pas l’inverse ! C’est la fusion intervenue quelques mois auparavant avec Fina qui nous a permis de réussir l’OPA sur Elf. Sans cette première fusion, on en aurait été incapables. On a été quelques-uns à avoir adressé un mot à Thierry Desmarest pour le féliciter de cette audace stratégique et visionnaire.

Comment avez-vous vécu la fusion au quotidien ?

Sans réelle difficulté ! Très vite, des réunions entre les services chez Total ou chez Elf ont permis de concrétiser la fusion par un travail commun. Quand nous avons déménagé de Michelet à Coupole, certains nous ont vu arriver un peu comme des intrus avec lesquels partager les bureaux… Mais cette période n’a pas duré ! Très vite, nous avons fait équipes communes.

Jusqu’à un certain niveau hiérarchique, les salaires étaient supérieurs de presque 20 % chez Elf par rapport à Total, ce qui évidemment était difficile à admettre pour certaines personnes occupant exactement les mêmes fonctions dans l’une et l’autre société. Par ailleurs, les avantages du CE de Elf étaient aussi très supérieurs aux nôtres, ce qui a frustré pas mal de gens de Elf quand on a tout harmonisé. Notre culture syndicale – et celle des horaires – étaient également assez différentes ! Mais Thierry Desmarest a été très habile dans la structuration du nouvel ensemble en créant des millefeuilles hiérarchiques qui alternaient des responsables Elf et Total. La fusion TotalFinaElf est pour moi une des plus réussies parmi les fusions internationales dans le domaine de l’énergie !

Que représentait pour vous le fait d’appartenir désormais à l’un des cinq premiers groupes pétroliers mondiaux ?

Une fierté fabuleuse… et une admiration pour celui qui avait réussi cette fusion ! Dès le premier jour où je suis rentré chez Total – le « petit » Total à l’époque, en 1983 – je me suis dit : « quelle chance j’ai d’être entrée dans une entreprise comme celle-là ! »