Le regard de Catherine Ferrant sur 8 ans d’alliance contre les inégalités

Publié le 10 septembre 2019, modifié le 15 novembre 2019
En 2008, j’ai été nommée déléguée générale de la Fondation Total et directrice du Mécénat. La fondation Total n’était pas nouvelle, elle avait été créée au lendemain du Sommet de la Terre à Rio. Pendant plus de 15 ans, elle avait concentré tous ses efforts sur les problématiques environnementales. En 2008, Total a souhaité élargir son champ d’intervention aux domaines de la santé de la culture et du patrimoine et de l’éducation. J’avais déjà beaucoup travaillé sur ces sujets en tant que directrice de l’Innovation sociale et de la Diversité. A 54 ans, j’avais une certaine pratique du dialogue avec les « parties prenantes », clé de la démarche philanthropique d’une grande entreprise.
« J’ai toujours pensé que l’entreprise avait besoin d’harmonie sociale »
Une fondation, c’est le lieu où peut justement se construire un vrai dialogue entre l’entreprise et son environnement. Cette vision était encore innovante dans les années 2000, beaucoup d’entreprises commençaient à peine à mettre en place des stratégies RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) plus offensives, avec des collaborateurs dédiés…
« Un engagement au long cours »
Sur les quatre domaines d’intervention de la Fondation, nous avons travaillé sur le long terme plutôt qu’au travers d’aides ponctuelles. Thierry Desmarest, Président de la Fondation et Christophe de Margerie m’ont fait le cadeau de leur confiance. Ils étaient convaincus que Total avait un rôle à jouer dans ces matières à priori si éloignées de nos métiers, mais vitales pour l’harmonie sociale.… L’empathie sociale de notre PDG a particulièrement marqué les actions de la Fondation et la réputation du Groupe. En matière de recherche, nous avons privilégié la recherche et les politiques de santé publique en Afrique et en Asie. Un partenariat a été signé avec l’Institut Pasteur. Françoise Barré-Roussi, Prix Nobel de Médecine en 2008 pour la découverte du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) à l'origine du sida, s’est largement mobilisée aux côtés de Total pour lutter contre les maladies qui affectent les enfants . Il s’agissait de doter les chercheurs et les hôpitaux des pays du Sud d’un réseau et de moyens essentiels à l’action.. En FrancePays FranceShow more, nous avons développé avec l’Etat et des associations des programmes innovants pour promouvoir l’égalité à l’école, pour comprendre les ressorts de l’exclusion et tenter de la corriger. C’était inventif, complexe, formateur… J’ai aussi beaucoup cru au mécénat culturel qui donne tout son sens à la beauté. Il s’est agi d’honorer, de célébrer la culture de nos pays hôtes dans les beaux musées français, de valoriser le patrimoine , source de fierté, de mémoire et aussi d’emplois, de favoriser l’accès à la culture et surtout à la pratique culturelle, chemin de découverte de soi et de l’autre…
« J’ai assumé mon rôle de bonne conscience de l’entreprise »
On m’a souvent accusée d’incarner la bonne conscience du Groupe. Je n’ai jamais nié le lien entre philanthropie et recherche d’empathie. Mais il y a bien plus. Chaque acteur du dialogue a des motivations complexes, généreuses et personnelles, affirmées et cachées. La beauté du travail partagé autour d’un projet est que l’on met en commun ce que chacun a de meilleur. La philanthropie est ainsi un lieu de gestion de la complexité du monde.
Je crois que la Fondation a fait du bon travail, en vérité et avec beaucoup de sincérité. J’ai pu personnellement en mesurer les résultats sur le terrain. Des moments très émouvants laissent penser que l’aide apportée a été utile. Je pense aux visites d’hôpitaux avec Françoise Barré Sinoussi et les représentants de nos filiales, aux journées de la femme au Louvre où mille femmes découvraient le musée en compagnie d’associations, du réseau Twice et même de femmes du conseil d’administration de Total ! Ou encore, à l’orchestre d’enfants Camino créé à Pau par le chef d’orchestre Fayçal Karoui…
Et puis, l’aventure continue ! Patrick Pouyanné a considérablement renforcé les moyens financiers et humains de la Fondation, et Manoelle Lepoutre et son équipe font un travail formidable, centré en priorité sur l’insertion des jeunes dans les territoires. J’ai le privilège de l’observer, participant au conseil d’administration de la Fondation.
Créer des liens apaisés avec les communautés, réduire les inégalités, apprendre à aimer et à célébrer la liberté et la différence de l’autre… Des actions minuscules, sans doute, à l’aune des besoins et des attentes, mais pourquoi pas les germes d’un monde meilleur ?
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