La fusion TOTALFINA - ELF: quand l’absorbeur est absorbé !

Publié le 04 mars 2019, modifié le 27 juin 2019
3 questions… sur le ressenti de la fusion TOTALFINA ELF…
Quelle activité exerciez-vous au moment de la fusion et au sein de quelle entité ?
J’ai travaillé chez Total de 1980 à 2014, ce qui m’a permis de vivre l’ensemble des changements de noms de l’entreprise et ses fusions avec Petrofina puis Elf. J’ai donc commencé ma carrière en 1980 au centre de recherche situé près de la raffinerie de Normandie à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), exploitée par ce qui s’appelait alors la Compagnie Française de Raffinage. En 1985, j’ai vécu un premier changement de nom avec Total – Compagnie française des pétroles (Total CFP), puis un second en 1991 avec Total tout court ! À l’époque, j’étais ingénieur procédés à la raffinerie de Flessingue, aux Pays-Bas. Quand arriva la première fusion Total-Fina en 1999, j’avais quitté les Pays-Bas pour retourner à la raffinerie de Normandie en tant que responsable du service procédés. En 2000, au moment de la 2e fusion Total-Fina-Elf, je suis parti comme chef du département technique à la raffinerie de Rome, en Italie, jusqu’alors exploitée par Fina. Deux ans après, je suis allé à Donges (Loire-Atlantique) pour mettre en place le département QHSE.
Comment avez-vous vécu ces changements au quotidien ?
Certes, les changements de culture et de pratiques au fil des fusions n’ont pas toujours été faciles à mettre en place, parce que les personnes à qui je devais proposer de nouvelles méthodes de travail éprouvaient des craintes face au changement. Mais heureusement, on disposait chez Total d’une « caisse à outils » de méthodes et de pratiques pour conduire le changement dans des départements dont l’activité était très technique.
En outre, passer de la façon de travailler assez rigide des Néerlandais – où les participants aux réunions n’arrivent ni en avance, ni en retard, mais à l’heure pile ! – à celle très créative des Italiens, qu’il a parfois fallu canaliser, a été très enrichissant. À la raffinerie de Rome, c’était la première fois que venait y travailler un Français, car la raffinerie appartenant à Fina, nos collègues italiens étaient habitués à voir surtout des expatriés belges. Je garde un excellent souvenir de toutes ces expériences, même si certaines ont été un peu difficiles, comme à Donges, où j’avais le sentiment que la fusion Antar-Elf, pourtant ancienne, n’était pas encore bien digérée !
Quel est le souvenir le plus marquant que vous conservez de cette période ?
C’est un coup de fil de mon homologue responsable du service procédés à la pétrochimie de Elf, en face de la raffinerie, début 2000, quand je travaillais à Gonfreville-l'Orcher. Au cours de la conversation, il me demande tout de go combien j’avais d’ingénieurs et techniciens dans mon équipe, car il allait devoir se préparer à la reprise de Total par Elf, donc à l’absorption de mon équipe… On sait ce qu’il en a été deux mois plus tard !
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