Juste un sourire et de la bonne humeur...
Publié le 07 mars 2018, modifié le 08 mars 2018
Quand l'on m'a demandé d'écrire quelques mots sur mon arrivée à Ho Chi Minh Ville (on peut apparemment dire Saigon sans que ce soit politiquement incorrect mais dans le doute, j'évite..) j'ai tout de suite pensé aux étonnements répétés qui ont commencé dès l'aéroport et se sont poursuivis dans la circulation et dans les files d'attente. Heureusement que mon prédécesseur JP Labbé et son épouse, qui nous ont accueillis, nous ont aidé à décrypter ce que nous vivions.
Dès les premiers pas à l'aéroport, surprise ! Il est neuf, avec une organisation impeccable et, bonheur suprême inconnu chez nous, une quinzaine de postes de police des frontières, qui étaient tous pourvus d'un fonctionnaire, qui plus est, plutôt aimable ! Résultat : une queue des plus réduites, même après l'arrivée d'un gros porteur.
La surprise continue au tapis à bagages ! Là je dois me pincer pour arriver à le croire : nos valises sont arrivées avant nous et, pour éviter l'encombrement, un employé de l'aéroport a déchargé consciencieusement, en bout de tapis, toutes celles que les propriétaires n'ont pas encore récupérées ! Toute comparaison avec des aéroports. connus, et un en particulier, est à éviter, car cela pourrait déprimer certains lecteurs !
Dans la voiture qui nous conduit à l'hôtel, nous trouvons enfin l'Asie telle qu'on l'attend.
Je ne parle pas de maisons en bambou et autres clichés, mais de la circulation démentielle. La rue est la vraie jungle aujourd'hui ! Avec des voitures qui ne respectent pas grand-chose et des motos (il n'y a plus de vélos) auxquelles tout est permis. Elles surgissent de tous les cotés, grillent les feux rouges, prennent les sens interdits, montent sur les trottoirs dès que la circulation dans la rue ne leur parait pas assez fluide...
C'est un vrai défi à la loi de Murphy, car avec nos critères occidentaux, tous les carrefours devraient être bloqués, rien ne devrait bouger, les gens devraient en venir aux mains... Mais non, le pragmatisme l'emporte toujours et ça circule dans la bonne humeur, le plus gros véhicule ayant, de toute façon, toujours raison.
Dans cette circulation, je découvre aussi avec stupeur que tous ces conducteurs de motos se croisent en tous sens, en regardant uniquement droit devant eux. Comme si tourner la tête pour voir à côté ou derrière était totalement inutile, voire déplacé. Un peu à l'image des bancs de poissons qu'on voit se croiser dans les aquariums sans qu'ils s'entrechoquent.
Pour traverser les rues, même technique : regarder toujours devant soi. A appliquer avec une difficulté supplémentaire qui est d'avoir un pas régulier pour être évité. Changer de pas ou pire encore, s'arrêter, entraîne immédiatement un embouteillage car plus personne ne comprend ce que fait celui de devant, qui est censé toujours avancer !
Le respect des files d'attente est également un sujet d'étonnement permanent. Même pour des Français qui ne sont pas des champions dans ce domaine, quand on voit toutes ces ruses et efforts mis en oeuvre pour passer devant le voisin en toutes circonstances avec l'air de « ne pas y toucher », cela surprend toujours !
En fait tout cela exprime la soif de vivre d'une population, dont un quart a moins de 15 ans et dont l'âge moyen est de 27 ans. C'est cela qu'on retrouve dans cette effervescence.
Cette jeune population est optimiste, elle croit en son avenir. Elle a une soif de réussir et de s'enrichir qui est impressionnante par rapport à ce que nous connaissons.
Il faut aussi souligner que ces Vietnamiennes et Vietnamiens sont toujours d'une grande gentillesse et sympathiques même si, de temps en temps, nous râlons un peu quand nous ouvrons une porte et qu'ils en profitent pour nous passer devant en se faufilant sans aucune gêne. Juste avec le sourire !
Après les premiers jours, nous nous sommes dits que des gens capables de concilier une telle désorganisation, qui fonctionne, avec un tel respect de l'ordre quand il le faut, et une grande gentillesse, doivent être particulièrement adaptables et redoutables en affaires. Et que s'ils travaillent tous comme ils conduisent et font la queue, il y a du souci à se faire en Europe !
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