Grosse frayeur à Abuja
Publié le 06 mai 2019, modifié le 09 mai 2019
L’année 2013 a été une année compliquée pour le Nigéria, théâtre de nombreux attentats liés à Boko Haram. Les questions de sécurité étaient alors une préoccupation pour tous. Arrivé cette année-là au Nigéria, comme négociateur de contrat gaz domestique, je travaillais à Abuja, la capitale administrative du pays, au siège de Total. Un matin de décembre 2013, notre immeuble fut soudain secoué par une très forte déflagration dans la rue. Depuis les fenêtres, nous pouvions voir des gens affolés courir dans tous les sens et un immense panache de fumée noire monter depuis la station-service Conoil. Ne sachant pas s’il s’agissait d’un accident ou d’un attentat, notre immeuble fut évacué non sans une certaine panique. Entouré de deux stations-service (Conoil et Total), celui-ci était plutôt mal situé. Fort heureusement, nous ne déplorerons que 3 blessés légers dans nos rangs dont un lié à un malaise et l’autre à des longs talons à aiguilles inappropriés pour dévaler, quatre à quatre, des escaliers. Le troisième devait son infortune à son inconscience et son salut à sa bonne étoile. Par curiosité, il s’était approché au plus près des lieux pour constater les dégâts de l’explosion lorsque les bouteilles de gaz stockées dans la station-service ont à leur tour explosé. Fort heureusement, il s’en sortit miraculeusement. D’autant qu’une nouvelle explosion violente, plus sèche, retentit encore. Celle-ci était liée aux hydrocarbures qui s’étaient écoulés dans les égouts. Dans l’affolement, nous avons cru qu’il s’agissait d’un attentat de Boko Haram car ce dernier signait régulièrement ses méfaits par la mise à feu de deux bombes espacées de quelques minutes pour causer le maximum de victimes parmi les badauds. En réalité, cette explosion, purement accidentelle, était la conséquence de nombreuses imprudences - cigarettes ou téléphones allumés - lors d’une classique opération de remplissage des cuves par un camion-citerne. Ce non-respect des règles de sécurité, parfois couplé au manque d’entretien des infrastructures, sont malheureusement à l’origine de nombreux accidents mortels dans les stations essence en Afrique. Ce jour-là, aucune victime ne fut à déplorer. Un petit miracle !
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