Faire grandir les femmes et… les hommes !
Publié le 06 novembre 2018, modifié le 29 octobre 2019
« Dans les années 1970-1990, tout était plus difficile pour les femmes »
Je suis rentrée chez Total en 1982. Autant dire qu’il y avait peu de femmes dans les réunions et que j’ai toujours eu le sentiment qu’il fallait lutter pour se faire entendre, pour briser le « plafond de verre ». Dans le même temps, j’ai aussi souvent eu l’impression que les femmes n’osaient pas demander et faire valoir leurs compétences. J’étais diplômée de l’INSA-Lyon, j’avais fait les mêmes études que mes collègues, j’estimais pouvoir prétendre aux mêmes postes. J’ai demandé, j’ai insisté, je suis revenue à la charge… D’un projet à l’autre, j’ai fait mes preuves, j’ai prouvé ma compétence technique, ma disponibilité, ma volonté d’être mobile ! Et à un moment, les promesses se sont concrétisées.
Le temps des projets
En 2002, j’ai été nommée responsable du projet de FPSO pour le champ pétrolier de Dalia en AngolaTotal AngolaShow more, puis dans la foulée directrice du projet de développement CLOV. Et en 2014, j’ai pris la fonction de directrice des Projets et Construction de Total Exploration Production. Je suis pour l’instant la seule femme à avoir occupé ce poste. Si j’ai adhéré au réseau TWICE à la fin des années 2000, lorsque j’étais à Paris, c’est pour apporter mon expérience et faire bouger les lignes. Montrer que chez Total comme ailleurs, quand on veut, on peut ! En 2012, j’ai rejoint le comité de pilotage de TWICE. Et en 2014, lorsque Manoelle Lepoutre a souhaité passer le flambeau, j’ai accepté d’en prendre la présidence. A chaque fois que je me déplaçais dans une filiale, j’organisais une réunion TWICE ouverte à tous les collaborateurs.
Un réseau d’aide, d’échanges et de convictions
J’ai toujours pensé qu’il fallait attirer les hommes dans TWICE. Parce que si l’on ne fait pas « grandir » les hommes en même temps que les femmes, la démarche est vaine ! Résultat ? Ils restent encore trop peu nombreux mais nous avons avancé depuis la mise en ligne du réseau sur l’intranet en 2016. Certains hommes sont acquis parce qu’ils considèrent que la mixité des équipes est « normale au XXIème siècle », d’autres parce qu’ils voient leurs filles et leurs conjointes lutter pour l’égalité femmes-hommes, d’autres encore par curiosité… TWICE, ce sont des ateliers, des conférences, des initiatives dans toutes les filiales pour favoriser la parité, la formation, l’équilibre vie professionnelle/vie privée… Mon ambition lorsque j’ai pris la tête de ce réseau a été de développer le mentoring et d’augmenter le nombre de mentors hommes. Pendant un an, le mentor accompagne une jeune collaboratrice, discute, l’écoute, l’aide dans ses choix professionnels, sa relation avec sa hiérarchie… Ensuite, j’ai aussi souhaité renforcer les réseaux TWICE des filiales. La création des TWICES AWARDS pour récompenser les plus belles initiatives a généré une implication sur tous les continents. J’ai encore en tête le souvenir ému de la distinction attribuée à la filiale TEP IndonésieTotal en IndonésieShow more pour la mise en place d’un congé maternité, une initiative qui a été saluée par le gouvernement. Mais attention, je tiens aussi à dire que jamais je n’ai voulu que ce réseau s’inscrive dans la revendication féministe, l’idée était de donner envie aux femmes de progresser dans l’entreprise et surtout leur faire comprendre qu’elles n’étaient pas seules. Et puis d’entendre les attentes des femmes, très différentes selon les pays, la culture. Aujourd’hui encore, bien que je sois retraitée, je continue à conseiller des jeunes femmes. Une très belle aventure humaine !
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