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Devenir patron d’une filiale en fin de vie

En 2004, après 10 années en tant que chef de projet au Nigéria, sur Odudu, Ofon et Amenam, jamais – même dans mes rêves les plus fous – je n’aurais imaginé me retrouver patron de filiale… Un changement de braquet ! Avec en plus la possibilité de « choisir », je pouvais prendre les rênes de TEP Congo, TEP Lybie ou TEPF à Lacq. Le tropisme familial sud-ouest et l’envie de se « fixer » après des dizaines d’allers-retours entre Pau, Port-Harcourt et Lagos m’ont fait opter pour Lacq. Un site que je connaissais bien pour y avoir travaillé pendant 3 ans à la fin des années 90 comme responsable des produits et des process.

« Après avoir exploité le sous-sol pendant plus de 50 ans, nous avions un devoir vis-à-vis du territoire »

Revenir 15 ans plus tard, cette fois en tant que directeur général (2004-2007) a été un véritable choc culturel. Après le Nigéria et la dynamique des projets, je découvrais le protocole, les relations avec les syndicats, les échanges avec le préfet et les élus locaux. Il faut préciser que le contexte était inédit :  la fin de l’exploitation du gaz de Lacq était programmée pour la fin 2013, il fallait préparer cette échéance. Notamment accélérer la réindustrialisation. Un acte fort « fondateur d’une nouvelle ère » était attendu en interne comme en externe, l’installation d’un ou plusieurs industriels qui donneraient une seconde vie au site de Lacq et créeraient des emplois. Et en même temps, je devais gérer la décroissance progressive de la production et la réduction des effectifs (1 500 personnes en 2004, 800 en 2007). Dans cette atmosphère de « fin de vie », il fallait veiller au moral des équipes, redonner espoir, être à l’écoute, tenir l’engagement « zéro licenciement » pris par Total, être sur tous les fronts...

 « L’implantation de l’entreprise Abengoa, avec la création de 80 emplois, a amorcé la réindustrialisation »

Un jour, quelqu’un est venu me parler d’une entreprise espagnole qui voulait s’installer dans la région pour faire du biocarburant. L’idée a fait son chemin et j’ai pris, avec les équipes, la décision de soutenir ce projet. Un challenge de taille, il fallait convaincre le Groupe plutôt tourné vers le diester que vers le bioéthanol, éliminer plus de 800 000 tonnes de soufre pour libérer une surface adaptée… Un jour, le député David Habib m’a appelé à près de minuit parce que les négociations s’enlisaient, il craignait que les espagnols ne renoncent. Le lendemain matin, je prenais le premier avion pour Roissy pour rencontrer le directeur d’Abengoa dans un café à l’aéroport. J’ai dû rapidement m’engager au nom de Total sur plusieurs attentes : fourniture de vapeur, préparation du terrain, nettoyage du soufre… Ce qui m’a valu ensuite quelques grincements du côté de ma hiérarchie. Mais c’était la seule solution pour ne pas perdre ce premier candidat à l’implantation ! La première pierre de cette usine – posée le 23 mai 2006, le jour de mon anniversaire – a amorcé la reconstruction et a ensuite permis à mes successeurs de finaliser d’autres implantations importantes, dont celle du japonais Toray Carbon Fibers. Trois années passionnantes ! Une aventure qui se poursuit aujourd’hui avec mon implication au sein du GIP Chemparc dédié à la vitalisation du Bassin de Lacq.

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