Destruction du stock de l'usine Desmarais Frères du Havre
Publié le 18 septembre 2017, modifié le 21 avril 2020
Par Edmond Gunziger, Ingénieur E.C.P. Directeur des usines de Graville et du Havre (1943)
Depuis le 20 mai 1940, la population havraise était mise chaque nuit en état d’alerte. Au fur et à mesure de la poussée allemande à partir de la Somme, les raids aériens s’intensifièrent. Dans la nuit du 3 juin, un bombardement encadra notre usine qui fut partiellement détruite. Le 9 juin au matin, le ciel s’obscurcit, recouvrant bientôt la ville d’un épais nuage provenant des usines de raffinages de Gonfreville-L’Orcher, où la C.F.R. venait de recevoir l’ordre d’incendier ses réserves. (9 juin 1940, 9 heures du matin, la C.F.R. brûle ses réserves). Le lendemain 10 juin, ce fut notre tour : ordre de l’Amirauté de procéder à la destruction de notre stock. L’exécution fut immédiate et la mise de feu terminée dans l’après-midi par nos équipes et les soldats anglais. Suivit l’exode du personnel Desmarais Frères jusqu’au rassemblement à l’usine de Blaye. Dès que cela fut possible, en juillet, une mission revint au Havre pour reconnaître l’état des ruines. On commença à déblayer des décombres. On fit le bilan des restes utilisables. Divers matériaux (tôles, fers, principalement) ont déjà été récupérés pour la charpente de la distillerie de Bourges. Des plans on été dressés pour une reconstruction partielle. Le travail est en cours.
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