Canada, un projet minier dans la forêt boréale
Publié le 24 mai 2019, modifié le 27 mai 2019
Après cette expérience en Russie, je suis parti dans des latitudes proches à l’ouest du CanadaPays CanadaShow more dans la région de Calgary où j’étais en charge de la filiale. Notre zone d’activité se situait dans la région de Fort McMurray, à proximité de Fort McKay, dans une zone de forêt boréale parsemée de lacs et de marécages où opéraient déjà d’autres compagnies. Total y avait un projet de développement minier de sables bitumineux dans un contexte environnemental très strict. D’autant que l’impact visuel d’une telle mine est conséquent puisque qu’elle nécessite de déboiser un millier d’hectares pour excaver des millions de m3 de sables jusqu’à une profondeur de 70 mètres.
Ce type d’industrie nécessite des équipements XXL. A l’image des pelleteuses capables de soulever 100 tonnes de minerai par godet tandis que chaque camion peut transporter jusqu’à 400 tonnes. Le minerai est ensuite déchargé dans une broyeuse où il est mélangé à de l’eau chaude pour être acheminé jusqu’au centre de traitement. Un immense système de séparation isole ensuite le sable, de l’eau et du bitume. Par nature, ce procédé consomme une grande quantité d’eau qu’il faut ensuite recycler et restituer à son environnement tout comme le sable une fois qu’il a été lavé des hydrocarbures. A la fin de l’opération, tous les solides sont replacés dans la mine. Une fois l’exploitation terminée, la mine est totalement comblée et le site intégralement replanté pour lui redonner sa configuration de départ.
Nous avons commencé à préparer le site mais la chute du prix du baril de pétrole en 2014 a rendu le projet économiquement non viable. Le point mort de ce type de projet étant trop élevé dans ce contexte de marché. Pour les mêmes raisons, le Groupe s’est désinvesti du projet Joslyn et également d’une partie de sa participation dans la mine de Fort Hills.
La préparation d’un projet de cette taille avec les réglementations environnementales en vigueur était une expérience particulièrement enrichissante. Pour le réussir, nous devions être irréprochables à tous les niveaux : technique, environnemental et sociétal. Dans cet esprit, nous avons réalisé un important travail avec les chefs des tribus implantées depuis toujours sur ces territoires. Notre rayon d’action s’étendait jusqu’aux communautés de Fort Chipewyan situées 200 km au nord le long du lac Athabasca, Nous développions des programmes dans les domaines du développement économique, de la santé, de l’éducation et de l’héritage culturel. Nous avons aussi mené des études pour protéger la faune tout en se protégeant d’elle et en particulier des ours qui étaient nombreux sur le site.
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