« Je suis parti d’une feuille blanche : il fallait trouver un lieu, bâtir un campus, créer la structure juridique, élaborer la pédagogie et recruter l’équipe. Il fallait immédiatement mener plusieurs projets en même temps. Alors j’ai mis en place le principe de gestion de projet dynamique : il s’agit de séparer le projet en sous-projets, de les piloter tous en même temps, puis de les relier. Chaque responsable de sous-projets avance sur son chantier puis, chaque semaine, je faisais le point avec les différents acteurs : où en est-on ?, qui a besoin de quelle information ? Cette vision je l’ai gardée tout du long. Le challenge était de faire adhérer toutes les personnes impliquées. J’ai dû convaincre, séduire les parties prenantes. Il a fallu y aller avec beaucoup de force et d’engagement pour fédérer tous les contributeurs.
Concernant le recrutement, il nous est apparu très rapidement qu’un profil comme celui de Safia Tami, connaissant les associations, les missions locales et la problématique de l’emploi des jeunes était évident. En parallèle, il était indispensable d’aborder le profil du responsable du campus sur le long terme qui devait avoir des capacités managériales, en finances, techniques, en pédagogie, de l’expérience autour de l’insertion des jeunes, en bref savoir à peu près tout faire avec en plus une expérience dans le domaine de la formation. Olivier Riboud, en provenance des Campus Veolia, nous a rejoint pour prendre ce beau challenge.
Le site choisi était une friche industrielle. Il y avait un bout de gazon, un bout de bâtiment et rien d’autre. Il a fallu déblayer, faire des travaux de terrassement pour aplanir le terrain. Au démarrage, il a beaucoup plu. De multiples opérations de pompage, de stabilisation du terrain ont été nécessaires. En même temps, Olivier Riboud, en tant que Directeur général de L’Industreet, démarrait le travail sur la pédagogie et nous nous lancions, avec les architectes et programmistes, dans la définition des besoins du site.
Il fallait vraiment se plonger dans chaque sujet, avoir cette capacité à prendre de la hauteur, ne pas perdre de vue les enjeux. Comme il n’y a pas d’historique de ce type de projet, personne ne peut dire si cela va marcher ou pas. Pour chaque décision, l’arbitrage se fait en regardant techniquement si c’est la bonne chose à faire. Il y aussi l’intuition, qui dit « oui, ça c’est la bonne voie à suivre ». Mais on se remet aussi souvent en question.
Mon plus gros challenge a été de défendre l’idée d’un bâtiment neuf quatre fois plus grand que celui prévu dans le cahier des charges initial. Au départ, on pensait accueillir 50 jeunes dans 3000 m2. Mais quand on a visité les anciennes industries de Christofle nous avons eu un vrai coup de cœur et compris la dimension que pouvait prendre ce projet. Nous avons été animés par une ambition à plus long terme et entreprit de convaincre 90 % des gens qui nous disaient que c’était trop coûteux, trop long, trop grand et qu’on n’allait jamais y arriver. L’idée était de se projeter à 10 ans, de changer d’échelle. 400 jeunes seront accueillis sur notre campus. Un projet à la hauteur de l’enjeu sociétal que représente le travail des jeunes.
Mon rôle en tant que chef de projet de L’Industreet a pris fin en septembre 2020, mais je continue à suivre de très près les avancées du campus. C’est à Olivier Dépraz, au sein de la direction Engagement Société civile de Total, que revient la lourde mais exaltante tâche de reprendre le flambeau. Une place importante qu’il tient aux côtés de l’équipe L’Industreet pour franchir des étapes cruciales : sélection et arrivée des premiers apprenants, finitions du campus, remise des clés... »
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